Astuces pour gérer le stress

Le rôle primitif du stress consiste à assurer la survie, donc à échapper aux menaces. La physiologie découlant de nos états de stress est donc génétiquement programmée pour remplir des objectifs précis.

Le stress de fuite

Déguerpir (fuite), faire face à un danger (lutte), ou faire le mort (inhibition de l’action).
Le stress est un mécanisme puissant et rapide.

Les impulsions instinctives du stress sont, par nature, peu contrôlables.
L’objectif ici est de donner quelques recettes pour le gérer.

Nous gardons dans nos réflexes la trace de la programmation primitive. Dans la majorité des cas, notre vie n’est objectivement pas en jeu. Il est essentiellement subjectif et cognitif.

Nous ne stressons pas pour les mêmes raisons. Nous n’apprécions pas les événements de la même façon, ni dans leur signification, ni dans leur intensité.
Le stress peut être interprété comme une information indiquant que nous commettons une erreur de raisonnement, au niveau de l’intention, de l’attitude ou du comportement, que nous faisons fausse route.

Dans le cadre de l’approche neuro cognitive et comportementale, il est établi que le stress est au mental ce que la douleur est au physique : un indicateur de dysfonctionnement.

Henri Laborit a décrit les concepts scientifiques et les réactions physiologiques liés au stress.

Il a démontré que si notre cœur se met soudain à battre à la chamade et que notre respiration s’emballe, c’est pour préparer notre corps à courir pour échapper au pire.
Chez l’animal, l’enchaînement se fait toujours dans l’ordre suivant: fuite, puis lutte, puis inhibition de l’action.

Chez l’humain, cette chronologie persiste mais elle est modulée par la personnalité de chaque individu, qui peut privilégier un état de stress, voire « zapper » rapidement une étape.

Penchons-nous sur le stress de fuite :

La fuite insuffle un vécu de peur, un sentiment d’insécurité, d’oppression, destinés à donner l’envie, confuse mais efficace, que nous ferions mieux d’être ailleurs dans les plus brefs délais.

En état de stress de fuite, inutile de culpabiliser d’être mal là où nous sommes, d’avoir envie de partir, d’être anxieux, d’avoir le trac : c’est une réaction instinctive, et l’accepter, chez soi comme chez les autres, est la première condition pour pouvoir le gérer.

Signes observables et fiables du stress de fuite dont l’objectif instinctif et d’échapper à la contrainte

Signes physiologiques
Rougissement (de honte)
Déglutitions
Sueurs émotives
Respiration rapide

Signes micro-comportementaux
Regard fuyant, en ligne brisée
Sourire flou, de conciliation

Signes observables plus ou moins contrôlables

Signes macro comportementaux
Agitation des extrémités (tête, membres)
Voix instable

Signes cognitifs (vécu interne que l’on peut deviner dans les attitudes)
Anxiété, crainte de l’agression
Peur de la contrainte
Recherche de la conciliation
Difficultés à organiser pensées et actions, confusion

Face à ce stress de fuite, les attitudes de son entourage sont aggravantes ou au contraire positives pour faire baisser la pression.

Attitudes aggravantes à éviter

Contraindre
Forcer à s’engager (opinion, décision, action) par des questions fermées
Se faire le porte-parole de LA réalité
Juger, moraliser
Couper la parole

Agresser
Crier, menacer, sanctionner

Attitudes positives à adopter avec modération

Être calme et flexible, prêt à bouger, se positionner en co-équipier ou en complice qui aide l’interlocuteur à …
Organiser ses pensées, les exprimer
Percevoir les enjeux
Chercher des solutions (poser des questions ouvertes) en reformulant ses réponses tout en étant convivial et participatif.

Laisser de la place à la personne y compris physiquement

Protocole de communication

Dédramatiser
Lever la contrainte et donner une porte de sortie
Organiser ses pensées, les exprimer, reformuler ses réponses
Chercher des solutions (poser des questions ouvertes)

Le stress de fuite une fois géré permet à la personne de retrouver lucidité et comportements adaptés.
Il est temps de reprendre le travail rasséréné !


* les fondamentaux de l’approche neuro cognitive et comportementale – Gestion relationnelle du Stress (GRS) « Institut of NeuroCognitivism »